Atelier d'écriture

Cet atelier s’adresse à des doctorant·e·s pour qui cela fait sens de concevoir le travail d’écriture et de traitement des données comme une expérimentation où il s’agit de faire importer les faits rencontrés, d’aviver leur singularité et de détecter la part irréductible, évènementielle et insistante du terrain observé. Il s’inscrit dans une démarche mélioriste : la description faite par les chercheur·e·s est censée, au final, ajouter de la valeur à la réalité décrite, non pas dans le sens où il s’agirait d’accepter de façon béate et crédule cette réalité, mais dans le sens où la description minutieuse, critique et inventive qui en est faite donnerait des nouvelles prises pour s’y engager. C’est pourquoi il faut expérimenter l’écriture, apprendre à y trouver une certaine souplesse tant cérébrale que sensitive, bien avant l’année finale de la thèse. 

Concrètement, l’expérimentation consiste en une mise en discussion d’exercices d’écriture réalisée à partir de livres des sciences humaines et sociales. Les propositions contenues dans ces livres sont explorées et mises à l’épreuve des terrains de thèse : qu’est-ce que cela fait à la thèse de la revisiter sous l’angle de telle ou telle proposition ? Comment ce concept précis contenu dans le livre change-t-il le regard posé sur le terrain ? Qu’est-ce que la critique formulée par l’auteur·e ouvre comme pistes pour recadrer les faits ? Ces brefs exercices sont faits en amont de la séance, et soumis à l’exploration collective pendant la séance. En outre, le séminaire consiste en de simples séances de discussion sur les données empiriques « récoltées ».

L'atelier a lieu chaque dernier vendredi du mois (hors vacances), de 14h à 17h, à l’Université Saint-Louis — Bruxelles. En

En voici le programme pour l’année 2023 - 2024: 

  • Le 6 octobre 2023 : exercice d’écriture sur les préludes et amorces de la thèse à partir de la "fable pour demain" qui introduit Silent Spring (1963) ou Le printemps silencieux de Rachel Carson. Autre source d’inspiration proposée, l’amorce du premier chapitre d’Ecumes de Peter Sloterdijk (2005). 
     
  • Le 27 octobre 2023 : retour sur des bouts de textes de la thèse, grâce à un exercice réalisé en binômes qui consiste à se saisir d’une interview ou d’une archive fournie par un·e autre participant·e de l’atelier et d’y faire importer ce que, malgré ou grâce au décalage, il·elle·iel y voit. 
     
  • Le 24 novembre 2023 : exercice d’écriture sur la question d’une personne du terrain qui est de près ou de loin concernée par le problème investigué mais qui s’avère être peu « fiable » et qui semble même vouloir renforcer les idées reçues sur le problème, à partir d’un chapitre extrait de Dispatches of Dystopia : Histories of places not yet forgotten (2015) de Kate Brown.
     
  • Le 26 janvier 2024 : retour sur nos propres textes où il s’agira d’amener un extrait ou un cas rédigé c’est-à-dire qui peut être lu à voix haute, extrait ou cas donc qui donnent du fil à retordre et que les partipant·e·s soumettent à une réécriture / réinterprétation réalisée par les autres participant·e·s. 
     
  • Le 23 février 2024 : exercice d’écriture sur les angles morts des recherches et sur ce que veut dire l’idée même de l’angle mort, à partir du chapitre « An Unthinkable History » dans Silencing the Past (1995) de Michel-Rolph Trouillot.
     
  • Le 22 mars 2024 : à partir de vignettes sur les pratiques de recherche décrites dans Pollution is colonialism de Max Liboiron (2021-, réaliser un exercice où il s’agira de repérer des gestes qui dans nos propres pratiques pourraient être épinglés et valorisées pour "une autre façon", plus émancipatrice, de faire les sciences.
     
  • Le 27 avril 2024 : encore à déterminer.
     
  • Le 25 mai 2024 : encore à déterminer.

Pour tout renseignement, veuillez contacter Benedikte Zitouni